Nuisances et civisme

La réhabilitation de nos vieux villages n’est pas une affaire simple.
Il est trop facile pour ceux qui en sont les promoteurs de la décréter alors que la plupart d’entre eux vivent dans des villas ou bastides de zones résidentielles. Combien parmi ces «décideurs» accepteraient de vivre dans des ruelles étroites ou le soleil est souvent rare, l’espace mesuré, la promiscuité par contre quotidienne ?

A La Tour d’Aigues seuls quelques propriétaires ont réhabilité avec qualité leurs immeubles ou appartements pour participer à cette amélioration de l’habitat intra muros. Beaucoup d’entre eux ne l’ont pas fait, soit parce qu’ils n’en ont pas les moyens, soit parce que les locataires occupants ne sont pas en mesure de payer des loyers plus chers. Parallèlement le montant des loyers des «beaux quartiers» est hors de portée pour beaucoup.
Le résultat est une paupérisation inexorable des vieux logements qui se traduit par l’arrivée de nouveaux habitants dont les modes ou critères de vie sociétales peuvent être très différents, voire inconciliables, avec ceux des anciens et/ou avec ceux qui ont fait les frais d’importantes rénovations.
Les nuisances sont sonores: cris, radios, télévisions ou hi-fi à tue-tête, deux roues sans échappement…etc. Elles portent aussi sur l’utilisation de l’espace public: stationnement non conforme et abusif de véhicules, mobilier sorti et utilisé sur la voie publique…etc. Cela fini par rendre insupportable la vie de bien de nos concitoyens qui avaient choisi de revitaliser les rues anciennes du village: ils s’en vont ou s’en iront.

La désertification des vieux villages est ainsi inexorable pour deux raisons.
Parce que quoi que l’on souhaite la population aisée ou relativement aisée aspire à la vie en zones vertes résidentielles. Et parce que les responsables abandonnent les rues anciennes en zones de droits sans cesse bafoués par le non respect des règles de vie commune, ce qui fini par en faire des zones de non droit.

La première réponse à apporter sur place est donc d’aider et d’accompagner ceux qui veulent vivre là et ont fait ce choix. Il serait donc largement temps d’y faire respecter les règles, toutes les règles, de la vie commune, c’est à dire la loi. La loi qui est la même pour tous.
Il faut donc s’en donner les moyens: police municipale en effectif suffisant (la règle est d’1 pour 1000 habitants), action soutenue comme il se doit par les élus; utilisation efficace de la vidéo protection (et éventuellement de voisins vigilants); liens effectifs avec la gendarmerie… et, comme nous l’avions proposé, comité de quartier, réuni chaque mois en mairie pour faire le point sur ces problèmes, entre autres.

La Tour d’Aigues Pour Tous